/ / / / / CAROLINE FACCIOLI
Caroline, attentive à chaque sujet proposé, sculpte ses photographies d’une lumière précise aux cadrages sans concessions. Dans ses photographies, des effets de dynamisme, de savantes compositions, parfois, de la métaphore voire de l’humour sont à l’honneur.
Ainsi, de l’obscurité apparaîtra en vue plongeante un verre d’irish coffee baigné d’une lumière chaude et rasante, mettant en avant la volupté de la crème et soulignant la transparence d’un whisky.
Une série photographique sur les glaces sculptées en forme d’icebergs flottants sur un océan de chocolat est très justement éclairée avec des valeurs chromatiques conformes aux milieux polaires. Clin d’œil métaphorique à la beauté et à la précarité de ces blocs itinérants.
Ses explosions de matières sur des pâtisseries en apesanteur, nous propulsent dans un dynamisme ébouriffant.
Regardons aussi cette série de photographies clin d’oeil aux Etats-Unis décadents avec ses canettes déformées, tordues, pliées, dans un paysage architectural américain, écrasé par une lumière solaire.
Pas de compromis dans la qualité des rendus et dans la créativité qui ont pour but d’apporter une «histoire inattendue» à chaque lecture.
Elle réalise aussi, brillamment, des vidéos conçues en équipe restreinte avec les mêmes exigences qu’en photographie. Entourée de « fidèles » stylistes, retoucheurs, monteurs, techniciens du son, elle fabrique des films porteurs d’émotions, aux rythmes soutenus mettant toujours en avant les qualités gustatives des produits ou les savoir-faire de grands chefs.
Quand as-tu commencé la photographie ?
J’ai commencé la photographie il y a maintenant 12 ans. D’abord en argentique à la chambre, aujourd’hui en format numérique.
Qu’est-ce qui t’a décidé à devenir photographe ?
Le besoin de fixer un instant, raconter une histoire, créer de l’inattendu, voir au delà.
Peux tu décrire ton parcours de photographe ?
J’ai commencé par une Licence en Histoire de l’Art. J’ai poursuivi par un diplôme des Beaux Arts ainsi que par l’École des Gobelins.
Pourquoi la nature morte, le culinaire ? Que recherches-tu dans ces sujets ?
Travailler sur un sujet figé me laisse le temps de l’analyser, réfléchir, de l’explorer. Le culinaire pour sa variété infinie de teintes, de compositions, de matières, de brillance, de couleurs. Le Culinaire apporte toujours son lot de surprises.
Quels sujets t’inspirent ?
Les sujets dans lesquels je peux extirper les détails des matières, créer du mouvement où il n’y en a pas, amener une autre forme de gourmandise, tout ce qui bouscule notre quotidien.
Comment décrirais tu ton travail ?
Mon travail est de regarder, comprendre, chercher, essayer, fixer et parfois détourner ce qui m’est proposé.
C’est quoi une bonne photo ?
Une bonne photo c’est celle qui procure une émotion, qui va retenir notre attention un peu plus longtemps que prévu, celle dont on ne se lassera jamais.
La complexité du métier de photographe ?
Pour un photographe, le plus dur est de ne pas tomber dans le déjà vu.
Comment prépares tu un shooting ?
Pour moi il s’agit de comprendre la commande, les besoins du client. Ensuite proposer des idées, échanger les points de vue, partager, décider et enfin créer l’image.
Quels auteurs t’inspirent dans ton travail ?
Toutes et tous, tout le temps.
Je possède un Amour infini pour : Les peintres du clair obscur : Le Caravage, Rembrandt, la photographie Américaine de Stephen Shore, William Eggleston, Robert Adams, la photographie Japonaise de Rinko Kawauchi, Hiroshi Sugimoto, La photographie sur le vif de Nan Goldin, Daido Moriyama, le cinéma de Terrence Malick, David Lynch, Tom Ford, l’architecture de Richard Neutra, Julius Schulmann